Consultation

XX, folios:294 295
Buffevant, Louis de, seigneur de Moidieu
M. de Gordes
Lettre non liée
12/03/1573
Grenoble
Valence

Transcription

Les mots surlignés font l'objet d'une note

1

Reçue à Grenoble, le 14 mars 1573.

2

Monseigneur, aiant esté à Loriol pardevers monsieur de Rousset le IXe

3

du present et avoir treuvé que la compagnie du cappitaine Alleret n’estoit accomodée

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de vivres, qui estoit occasion à la pluspart de ses soldatz secarter de leur

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drappeau et venir vivre audict lieu de Loriol, par commandement de mondict

6

segneur de Rousset desirant obvier à ce desordre, j’ay faict cuyre des peins

7

en cette ville la quantité de douze centz pour jour, lesquelz je luy envoyé

8 par charretes pour estre distribués [barré : com] à ladicte compagnie ou aultres au pris 9

et cours du marché, lequel mondict segneur de Rousset treuvent excessif, je crois

10

que il y mectra taux raisonnable que le soldat puysse s’entretenir pour empescher

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qu’il ne se debende comme ilz se promectent, estant poussés d’alhieurs de quelques

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indignités et mecontentemens envers leur cappitaine. Pour obvier, n’avoir heu si tost moyen

13

de m’eyder des grains provenans de la perequation que j’ay faicte sur les feuz,

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j’ay esté contrainct emprunter des particuliers de cette ville où j’ai treuvé si peu

15

de fromentz ez maison mesmes des plus riches que n’en hont pas leur provision

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d’icy à la prise, et scachant qu’ilz avoient leurs grains aus grandes procheines

17

pour le deduire plus librement et n’estre contrainctz m’en accomoder par prest

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en cas de necessité, je y ay envoyé pour ne demeurer depourveu, donnat

19

asseurance aux proprietères d’iceux paier en deniers ou semblables espèces de

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denrées ou bien les assigner sus lieue ou mandementz qui se trouverront moings

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foules. Je n’ai pu encor aller au Montelimar pour aviser et pourveoir à

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l’entretenement de la compagnie du cappitaine Colon, lequel alla audit lieu mardy

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Ve de ce moys pour les occasions que mondit segneur de Rousset vous a pu escrire.

24

J’espère y aller dymenche prochein aidant Dieu, pour y donner ordre après que

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j’aurey pourveu en cette ville. J’ay dressé troys magazins lesquelz pourront

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secourir votre armée de quatre mille sestiers de blé, aiant faict celuy

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de Crest plus grand pour estre plus propre et commode à secourir à celluy

28

des deux aultres ou Valence ou la Montelymard, auquel il vous plairra

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fère votre demeure plus longue, oultre les grains des particuliers qui

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vous doneroient moyen de attendre aultres provisions desquelz je me tiendrey

31

[294v°] saisi et de toutes aultres denrées de façon que aidant Dieu, votre dicte armée

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n’aura necessité. Je prens indifferemment par emprunt de l’ung et l’aultre party

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pour ne fère entrer en deffiance personne quelconque. Quant ce viendra au rambourcement,

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votre ordonnance en decidera. Je ne scai si vous trouverés mauvais que par

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l’avertissement des consulz de l’avis de monsieur le mareschal j’aye chargé

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le cappitaine Chabert assisté d’ung second, aller au château de madame de La Baume

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laquelle lesdictz consulz de cette ville m’ont asseuré avoir faict resserrer en sa

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maison la quantité de deux centz charges de farine, et avecque toute discretioin et modestie la prier de ma part me vouloir accomoder de quelque partie

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des grains qu’on m’a faict entendre elle avoir en grande abondance et

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par ce moien decouvrir le fondz de ses greniers et la verité du faict.

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La compagnie de segneur Centurion dans deux ou trois jours que la

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fourniture ordonnée estre faict par certeines aides et villages procheines de

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Loriol par ordonnance de mondit segneur de Rousset pour leur entretenement

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et ce par manière de prest, me tumbera sus les bras. Surquoy il vous

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plairra m’escrire voz bons plaisirs, ensemble l’estat des gens de cheval et

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gens de pied pour l’observer de poinct en poinct et me pouvoir conserver

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dans voz ordonnances. Priant Dieu,

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monseigneur vous donner en très bonne sancté et longue vie, accomplissement

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de voz bons desirs. De Valance, ce XIIe mars 1573.

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Monseigneur, comme voulois clorre la presente, monsieur de Rousset est arrivé en cette ville

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en poste pour quelque entreprinse qu’il a en mein concernant le service de sa magesté

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et votre, qui m’a requis ung quintal de poudre pour l’exeqution de son desseing en

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partie de la commission qu’il vous a plu me balier, ce que je n’ai pu en vertu du pouvoir

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par vous à moy donné. ^ [^ Toutefoys je n’ay laissé respondre à mon nom demy

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quintal de poudre et autant de plomb.] Le dit sieur m’a asseuré que les femmes des rebelles

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hont advertissement de ceux qui sont en Vivarez de vendre toutes leurs denrées

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et aucungs de la religion n’ont voulu entendre à negociations fort avantageuses.

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Votre très humble et très obeissant serviteur

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De Buffevant

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